Par Mathilde Felga, ingénieure d’études à l’INRAE (Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement) de Montpellier SupAgro.
Vanina Deneux-Le Barh, Docteure en sociologie, chercheuse à l’Institut français du cheval et de l’équitation, Pôle développement, innovation et recherche, Saumur, France. UMR Innovation, INRAE, CIRAD, Institut Agro, MUSE, Montpellier, France.
INTRODUCTION
Un mois après sa sortie en salle Barbie, la comédie réalisée par Greta Gerwig totalise près de 5 millions d’entrées en France. L’écriture satirique du personnage de Ken n’est pas étrangère au succès de ce blockbuster. Alors que dans le Barbie World il est aliéné à sa fiancée, Ken découvre dans le monde des humains une organisation sociale fantastique : le patriarcat. Aux yeux du héros, ce dernier est matérialisé par le mythe du cowboy. Le dénouement va jusqu’à faire avouer à Ken sa méprise sur le patriarcat qui ne se résume définitivement pas à chevaucher des mustangs. Si ce comique de répétition est autant efficace c’est parce qu’il procède à une subversion des normes sociales associées à la virilité et à l’activité équestre. L’imaginaire de Ken n’est pas seulement désuet, il est renversé puisque dans les représentations contemporaines les symboles attribués au cheval se sont rapprochés de l’identité féminine.
Alors que le cheval a historiquement été l’emblème du « règne de la force contrôlée, [de] l’art du commandement prouvé par la grâce et l’innéité, le rang et les aptitudes »[1], cette fonction symbolique décline lors de la Première Guerre mondiale. La mécanisation de la production aurait pu sonner la fin des activités anthropoéquines, mais l’entrée dans la société des loisirs, l’augmentation des niveaux de vie, l’émancipation des femmes et l’attention accrue portée aux enfants, ont fourni aux chevaux une nouvelle utilité sociale. Depuis le milieu du XXe siècle, les chevaux sont affectés à des usages sportifs, hédoniques voire sentimentaux[2]. Les imaginaires ont joué un rôle actif dans l’évolution des pratiques : ils ont préparé « la révolution équestre du XXe siècle » décrite comme une « révolution culturelle »[3] [4].
Mais si l’attitude de Ken suscite le rire, c’est parce que le spectateur comprend qu’il se réfère à la mythologie pluriséculaire qui a fait du cheval la « référence permanente au pouvoir »[5]. De fait, il n’est pas de révolution qui s’opère sans continuités en-deçà des ruptures les plus apparentes. Ce travail de recherche s’est attaché à décrire et expliquer les transformations et les invariances relatives aux imaginaires des rapports anthropoéquins. Pour se faire, il a pris comme terrain d’étude les presses générale et sportive en raison de l’ambivalence propre au discours journalistique qui émet des informations, soit un contenu discursif ne relevant ni des connaissances (régime de la vérité), ni des opinions (régime des images). Cette nature intermédiaire des informations les rend particulièrement à même d’influencer les représentations collectives et d’infléchir ou de renforcer certains imaginaires.
Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet de recherche, « Médias et équitation » (2022-2024), issu de la collaboration entre l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation (IFCE), le Laboratoire d’Études Interdisciplinaires sur le Réel et les Imaginaires Sociaux (LEIRIS) de l’université Paul-Valéry Montpellier 3 et l’Institut national de la recherche en agriculture et environnement (INRAE). Ce partenariat fait s’imbriquer des enjeux appliqués (menace animaliste pesant sur la pérennité des activités anthropoéquines) et des questions de recherches fondamentales (estimer quelles sont les représentations sociales propres à l’objet d’étude « cheval » et la façon dont elles sont diffusées dans la presse).
L’article commencera par décrire le contexte et le cadre théorique dans lesquels il s’inscrit. Il présentera ensuite les matériaux qui ont été analysés notamment par l’assistance d’un logiciel de textométrie. Le développement montrera d’abord comment la généralisation du paradigme de l’alter ego s’effectue, sur un mode majeur, par la mise en avant d’une relation humain-cheval harmonieuse et égalitaire. Puis, il nuancera la façon dont les journalistes s’approprient et diffusent ce paradigme, en soulignant la pérennité du mythe du centaure.
CONTEXTUALISATION ET CADRE THÉORIQUE
Depuis le XIXe siècle, les chevaux sont particulièrement impliqués dans la transformation du regard que les occidentaux portent sur la Nature dont l’urbanisation les éloigne. La symbolique du cheval a été travaillée par les arts majeurs (peinture romantique) puis populaires (littérature et cinéma animaliers) qui ont accordé à cet animal « une place nouvelle au cœur de la société des loisirs émergente »[6]. Aussi les artistes « façonnent-ils les schèmes d’une relation reposant davantage sur l’affection, la compréhension et la complicité – mythe de l’harmonie […] – que sur les connaissances techniques équestres établies, qui aspiraient à la soumission de l’équidé en vue d’effectuer un travail ou un sport – mythe du centaure »[7]. Dans cette acception-ci, la figure du centaure renvoie moins à une hybridation des êtres, qu’à une incorporation dissymétrique à la faveur du cavalier qui fait sien le corps du cheval. Au contraire, de façon imaginée, l’harmonie renvoie à l’entente parfaite des deux alter ego qui, reconnaissant la subjectivité de l’autre, consentent à faire œuvre commune.
Dans le cadre de la mise en récit des rapports anthropoéquins, le paradigme de l’alter ego décrit, à la fois les modèles narratifs des histoires équines, et les schèmes représentationnels qui en découlent. Cinq aspects permettent de le caractériser : la similarité des conditions misérables des héros équins et humains ; le sauvetage du cheval par l’enfant ; la singularité de l'amour réciproque entre les deux protagonistes qui exclut la possibilité d’un rapport dominant-dominé ; le sacrifice symbolique de l’enfant pour son cheval ; la transgression des deux héros depuis leur condition initiale oppressive vers l’indépendance et la liberté[8].
Plusieurs signaux permettent de constater que le paradigme de l’alter ego ne se cantonne plus au seul domaine de la fiction. En accompagnant la mise en loisir de l’équitation qui s’est, à partir des années 1960, féminisée, juvénilisée, et marchandisée sous la forme d’un service sportif[9], cet imaginaire idéalisant les relations anthropoéquines s’est concrétisé. Les utilisations du cheval qui apparaissent comme trop intensives et anthropocentrées sont désormais critiquées. D’après un sondage de l’IFOP[10], 39% des sondés se déclarent choqués par l’élevage et les courses hippiques et un cinquième s’estime choqué par les balades ou les autres formes de loisirs équestres. La redéfinition affective du statut culturel du cheval s’observe encore dans le succès des pratiques et des discours, commerciaux comme institutionnels, qui se prévalent d’optimiser le bien-être équin[11].
L’objectif de cet article est de contribuer à mieux connaître la diffusion et la prégnance de représentations relevant du paradigme fictionnel de l’alter ego dans les rapports anthropoéquins. À la façon des travaux de Gouabault (2010) sur le dauphin ou de Houdayer (2015) puis Pickel-Chevalier et Grefe (2015, 2017) pour le cheval, il s’agit de procéder à une analyse des mythes entourant l’espèce équine à partir d’un corpus d’articles de presse. La démarche mythanalytique a été théorisée par Gilbert Durand et « recouvre l’analyse sociologique des mythes et formes symboliques propres à une culture donnée, à un moment donné »[12]. L’acception faite ici du mythe est proche de la définition sociologique de l’imaginaire en tant que « système dynamique, organisateur d’images […]. Les symboles et les mythes, grâce à leur organisation, donnent les moyens indispensables pour que l’homme entre en contact avec l’environnement et puisse attribuer du sens aux données de la mémoire et de la perception »[13].
Si les imaginaires et les mythes fournissent des grilles d’interprétation du réel aux groupes sociaux, leurs permettant ainsi de faire communauté, certains discours et certaines instances sociales ont précisément pour fonction de pallier les insuffisances des images, voire de se montrer critiques envers leurs faux-semblants. C’est le cas des énoncés scientifiques qui sont adossés à des systèmes théoriques mais aussi des médias d’informations.
Mais alors que la fonction sociale des médias d’information est de dire le vrai, ils produisent et reproduisent également des images vraisemblables. Le discours légitimant l’utilité sociale des journalistes (mandat professionnel) s’est cristallisé autour de la mission d’informer[14]. En France, la Charte d’éthique professionnelle des journalistes définit le journalisme comme l’activité qui « consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité »[15]. Pour autant, il convient de dénaturaliser l’information qui n’est jamais le fait lui-même mais la transformation de celui-ci en news afin de le rendre compréhensible, et parfois attractif, pour un lectorat.
De plus, les informations produites sont le résultat d’une mise à l’agenda d’une sélection d’événements selon leur valeur supposée d’information ; elles reflètent donc une certaine image de la société. Alors que les mythes et les imaginaires fournissent des schémas d’interprétation du réel présents à l’état latent dans les représentations sociales ; les médias produisent également des grilles de lecture des réalités sociales qui diffèrent en fonction de leur ligne éditoriale. Par exemple, « en choisissant de recourir à certains mots, à certaines métaphores, à certaines images, les journalistes contribuent à façonner, pour chacun des enjeux dont ils se saisissent, le cadre de référence (frame) à l’intérieur duquel le débat peut se situer »[16]. Il s’agit là de la fonction de cadrage des informations qui se différencie de la fonction d’agenda renvoyant à leur hiérarchisation.
Il semble y avoir un paradoxe dans le fait que les médias d’informations générales, tout en ayant pour idéal déontologique d’éditer l’information la plus objective possible, contribuent également à produire et reproduire des catégories d’interprétation du réel, des images qui sont et font la société : des imaginaires. Ce paradoxe n’est qu’apparent car la communication requiert des symboles, « si l’image ne révèle pas systématiquement la vérité elle incarne néanmoins un langage : poétique, culturel et médiatique. En ce sens elle nous offre un regard sur la manière dont nous construisons notre réalité et ce que nous souhaitons y trouver : de la reconnaissance, une identité mais aussi de la liberté, du bonheur »[17].
Parmi les médias d’informations, la presse d’information générale bénéficie d’un prestige, à la fois en raison de son histoire qui fait d’elle l’héritière des imaginaires journalistiques ; mais aussi des caractéristiques de son dispositif médiatique, les formats longs et écrits de ses analyses font appel à la raison du lecteur plus qu’à ses sens et lui permettent de participer au débat public sur des sujets « nobles » (politique, économie). Ainsi, la presse d’information générale peut susciter des comportements mimétiques auprès d’autres médias « suivant les lignes de force du champ [médiatique]. Les titres les plus puissants du pôle intellectuel et (de plus en plus) du pôle commercial sont les points de départ de la réaction en chaîne (Marchetti, 1998. Le phénomène illustre une propriété des champs : le pouvoir de "déformer l’espace", de l’aspirer vers eux dont disposent ses agents dominants »[18].
Le magistère moral dont dispose ce type de presse fait d’elle un terrain pertinent pour analyser les rapports dialectiques entre images et vérités, symboles et faits sociaux, représentations et pratiques. Les exigences de professionnalisme qui pèsent sur les journalistes de la presse générale parviennent-elles à nuancer la part d’imaginaires dans le traitement médiatique des rapports anthropoéquins ?
Finalement, comment le discours des journalistes de presse contribue à faire évoluer les normes encadrant les rapports anthropoéquins vers l’idéal du paradigme de l’alter ego ?
CORPUS ET MÉTHODES
Le choix a été fait d’analyser un corpus raisonné d’articles imprimés et digitalisés du Figaro et du Monde, titres de presse généralistes, nationaux et quotidiens ayant le plus d’audience en France d’après l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias. À ces deux journaux, dont les lignes éditoriales s’identifient à droite et au centre gauche, Libération a été ajouté afin de diversifier les orientations politiques étudiées. Parce que notre corpus cible en grande partie les sports équestres et hippiques, soit des sujets mineurs pour les titres de presse sélectionnés, les articles du journal omnisport L’Équipe, premier quotidien sportif français, ont été ajoutés à notre base de données. Son étude vise à comparer les différences d’expertises dans le traitement médiatique de ces sports entre journalisme d’informations générales et journalisme sportif. Le corpus a été constitué à partir de brève, filet, enquête, reportage, entretien, portrait, etc. Autant de formes permettant de procéder à une mythanalyse.
Parce que les utilisations sportives du cheval apparaissent comme les plus problématiques aux yeux de l’opinion générale (cf. IFOP 2021), le terrain a d’abord été circonscrit à la médiatisation des sports équestres de haut niveau et, plus précisément, au traitement médiatique des Jeux olympiques depuis ceux d’Athènes en 2004. Cela constitue un sous-corpus « J.O. » de 223 articles. Celui-ci a été complété par le ciblage de certaines thématiques pressenties comme pertinentes pour étudier la recodification affective des rapports anthropoéquins : l’équithérapie (médiation animale à visée thérapeutique recourant à un équidé) ; l’équicoaching (médiation équine à visée managériale) ; la recherche du bien-être équin ; les incidents survenus dans les sports équestres et hippiques relevant de pratiques dopantes ou d’accidents mortels. Ces articles forment un second sous-corpus « pathos » de 232 articles. Des recherches par mots-clés ont été effectuées dans la base de données Europresse et subsidiairement dans Factiva. En complément, des entretiens semi-directifs ont été menés auprès de journalistes travaillant ou ayant travaillé dans ces titres de presses. Deux journalistes du Monde, un journaliste du Figaro, deux journalistes de Libération et trois journalistes de L’Équipe, ont été interrogés.
Les 455 articles du corpus ont été traités par le logiciel IRaMuTeQ qui permet d’assister et de compléter l’étude qualitative du corpus par la statistique textuelle. Le recours à la textométrie s’avère pertinent « pour les approches comparatives et/ou diachroniques, focalisées sur les liens entre caractéristiques externes et régularités discursives des médias sur des vastes volumes de données »[19]. Grâce à IRaMuTeQ qui repère les cooccurrences sur plusieurs centaines de mots, la trame sémantique des corpus est restituée sous la forme, stable et homogène, de classes de vocabulaire dont la représentativité est donnée à voir par un pourcentage indiquant le nombre de segments textuels intégrant une classe par rapport au total des segments du corpus[20]. Cette méthode procède à une Classification Hiérarchique Descendante (CHD), dont la représentation graphique est appelée dendrogramme. Théorisée par Max Reinert, elle permet de définir statistiquement des mondes lexicaux, c’est-à-dire, des univers sémantiques communs à un ou plusieurs discours structurant et distinguant les thématiques qui y sont associées. Le logiciel produit également des Analyses Factorielles de Correspondances (AFC) dont l’avantage est de rendre spatialement visible les rapports de proximité ou d’extranéité entre les classes de vocabulaire (mondes lexicaux). Quant aux entretiens ils ont été soumis à une analyse thématique classique.
Diffusion du « paradigme de l’alter ego » dans et par la presse générale et sportive
En utilisant les valeurs par défaut du logiciel la CHD a discriminé dans le corpus quatre classes de vocabulaire (figure 1) :
· Classe 1 (33,6%) : Les Jeux Olympiques.
Il s’agit d’articles sur les disciplines équestres olympiques depuis la sélection des couples en équipe nationale jusqu’au podium. Le concours complet d’équitation (CCE) est plus mentionné que le concours de saut d’obstacle (CSO).
· Classe 2 (18,5%) : La règlementation du bien-être et des rapports anthropoéquins.
La « relation » anthropoéquine est abordée à travers l’approche règlementaire du bien-être animal. Ce faisant, il s’agit moins du monde lexical de la relation au cheval, que de celui des rapports humains-chevaux normés par la loi.
· Classe 3 (25,5%) : Vivre de « belles histoires » avec les chevaux.
Composé en grande partie de verbes (aimer, changer, travailler, aller, etc.) c’est le monde lexical du vivre avec les chevaux des expériences fortes émotionnellement (aimer, peur, vie, confiance).
· Classe 4 (22,4%) : L’hippisme et le spectacle du cheval.
Si les quatre premiers mots renvoient au monde hippique, les suivants marquent la forte hétérogénéité dans cette classe (chasse, mustang, cirque). C’est la classe du « cheval outil », attribut magnifique et magnifié d’un sport, d’un loisir, d’un art.
Figure 1 : Dendogramme de la classification en quatre classes et extrait des lexiques caractéristiques des classes |
La prégnance du mythe de l’harmonie dans les « belles histoires »
L’AFC (figure 2) met en évidence la grande autonomie des classes 1 et 4 par rapport aux deux autres. Ces dernières, tout en restant assez hermétiques, entretiennent un lien de proximité. Lorsque les thématiques liées aux utilisations sportives ou récréatives des équidés sont abordées (classes 1 et 4), elles sont étrangères (et distantes sur le plan factoriel) aux classes qui renvoient à l’affection au sein de la relation anthropoéquines (classe 3), ou bien à la considération du bien-être des chevaux utilisés par l’homme (classe 2).
La projection permet de voir que la classe 3 occupe la position la plus médiane du plan. L’analyse du vocabulaire des « belles histoires » vécues avec les chevaux permet d’expliciter cette situation. Cette classe renvoie à des segments de texte d’articles qui s’inscrivent en plein dans le « mythe de l’harmonie »[21]. Dans ce modèle narratif la subjectivité animale est exacerbée et fait du cheval un sujet aimé et aimant. Particulièrement représentatif du paradigme de l’alter ego, le mythe de l’harmonie magnifie les sentiments des héros (aimer) qui, au cours de l’aventure, se coconstruisent et s’émancipent (changer). Le cheval est doté de qualités morales, telle que la bravoure, qu’il met au service de l’humain (confiance), mais il est aussi vulnérable et doit être protégé (peur, groom, vétérinaire). Les journalistes interrogés ont exprimé la nécessité d’écrire de « belles histoires » sur des sujets aussi méconnus que l’équitation ou l’hippisme. Ainsi d’une journaliste expliquant que son lectorat « n'achète pas L’Équipe pour lire de l'équitation. En revanche, le lecteur de L’Équipe peut être intéressé par une belle histoire, […]. Donc je l’aborde un peu différemment […] parce que c'est un peu le regard du lecteur. » Il ne s’agit pas simplement de vulgariser un fait, mais de le raconter en se référant aux imaginaires collectifs qui le précèdent.
Figure 2 : Projection factorielle (AFC) des quatre classes du corpus
Centrée sur le thème du bien-être animal, la classe 4 comporte des références aux pratiques relevant du care (traitement, social, équithérapie, médiation, protection). Sa contiguïté avec la classe 3 met en évidence que la gestion et l’amélioration des rapports anthropoéquins sont en phase avec le monde lexical valorisant l’affectivité au sein de ces relations. En revanche, plus les articles abordent les utilisations sportives et récréatives des chevaux, sollicitant leurs capacités physiques plutôt que comportementales (comme avec l’équithérapie), plus ils sont éloignés des classes 2 et 3.
La présence de segments de texte d’articles issus du sous-corpus « JO » dans la classe 3 relève du fait que les journalistes écrivent aussi des « belles histoires » sur les exploits sportifs. Pour ce faire, les rédactions publient des portraits, des interviews de cavaliers et de sélectionneurs, ou font des synthèses sur le parcours de vie de ces sportifs. Le mythe de l’harmonie est ainsi très présent dans les articles mentionnant des moments dramatiques avec un cheval :
COLLIN J.-C., « La chevauchée fantastique. », L’Équipe, 18 août 2016, p. 2.
Hier, à l'heure de l'ultime parcours par équipes, Philippe Rozier lance l'aventure avec Rahotep. « Mon cheval était en harmonie totale avec moi, raconte-t-il. Un moment, j'ai changé d'avis, […], il m'a dit : “OK, pas de problème”. Je me devais d'être sans faute pour mes trois coéquipiers. Pour leur montrer qu'on allait se battre jusqu'au bout. Ils avaient besoin de ça. »
COLLIN J.-C., « Récit d’un traumatisme. », L’Équipe, 3 août 2021, p. 5.
Robin Godel s'est sobrement exprimé sur les réseaux sociaux. « C'est le cœur très lourd que j'ai l'immense regret de vous annoncer le départ bien trop précipité de mon cher Jet Set […] ».
[…] Karim Laghouag est rentré en bus avec lui au village après l'accident. […]. « […] Ça peut le briser. Il faut qu'il soit bien entouré pour surmonter cette épreuve. C'est affreux. Faut comprendre que vous perdez un proche. […]. C'est notre grande peur. […]. »
Karim Laghouag a lui aussi dû se plier à cet ordre du destin, en octobre 2018, avec le cheval qui l'a consacré champion olympique à Rio, Entebbe de Hus. « C'est une décision extrêmement dure à prendre. Aujourd'hui, j'en tremble encore. » Le cavalier marque une pause. « À cet instant, dit-il, je sais qu'Entebbe me regarde... » Ses cendres ont été dispersées autour de son écurie. Robin Godel trouvera aussi la place qu'il convient.
Quoique qu’appartenant au sous-corpus J.O., ces articles mettent en avant le paradigme de l’alter ego dont le vocabulaire utilisé marque la classe 3 (figures 1 et 2). La mort renvoie à l’image du sacrifice propre à cet imaginaire, l’amitié et l’entente avec le cheval s’inscrivent en plein dans la réciprocité affective unissant cavalier et monture ; enfin, le dépassement de soi pour des valeurs altruistes, ou la responsabilité de l’humain vis-à-vis de son cheval, sont des thématiques se rattachant symboliquement à la transgression que vivent les héros en s’émancipant de leur situation initiale[22].
Le traitement médiatique des sports équestres semble faire du mythe de l’harmonie l’une des caractéristiques fondamentales de la relation anthropoéquine idéale-typique. L’équitation de haut niveau met à disposition des journalistes un contexte où les rapports anthropoéquins sont faciles à mettre en récit, c’est-à-dire, propices pour une communication imagée.
Le mythe de l’harmonie et la conjuration de la violence
Il est notoire que la CHD ne fait que très peu de place aux thématiques relatives à la mort, au dopage ou à la maltraitance (« mort » n’apparaît qu’en septième position de la classe 4). Or, ce sont là des sujets qui ont été ciblés par l’élaboration du corpus raisonné afin d’étudier la façon dont les journalistes médiatisent la violence qui peut survenir dans les rapports anthropoéquins. Près de 40 % des articles contiennent une mention à une affaire de dopage (120 articles) ou à un accident mortel (61). La sous-représentation de cette potentielle violence est d’autant plus remarquable que la classe 2 est centrée en grande partie sur le bien-être animal, le mot « protection » figurant même dans le dendrogramme.
Il semble ainsi que, dans les discours, la réflexion autour du bien-être des chevaux se fasse indépendamment d’une réflexion sur leur éventuel mal-être. L’hypothèse interprétative proposée ici est que la maltraitance des chevaux est perçue comme une anomalie qui rompt le mythe de l’harmonie. Elle cause préjudice par le mal qu’elle fait mais, surtout, parce qu’elle nie le respect dû à l’alter ego. À ce titre, elle est exclusive de la recherche du bien-être animal qui, elle, est valorisée voire sublimée car elle est rapportée à ce même paradigme où s’échangent reconnaissance mutuelle et affection.
BOUTREAU P.-G., « “Rochet M” est mort. », L’Équipe, 18 juillet 2008, p. 15.
« C'ÉTAIT MON COMPLICE, mon frère, mon ami. » L'émotion d'Alexandra Ledermann témoigne de la complicité qui unissait la cavalière à Rochet M, son partenaire […] « Rochet m'a offert les plus beaux moments de ma carrière […]. » Aucun des deux n'a jamais trahi l'autre. « Notre relation, c'était […] quelque chose d'indéfinissable […]. C'est ensemble que nous sommes parfois devenus les héros d'un jour. […]. C'est une torture aujourd'hui de passer devant son box et de le voir vide. »
FESTOR G., « Une cavalière renonce aux JO en pleine épreuve pour préserver son cheval malade », Le Figaro.fr, 14 août 2016.
« J'ai senti qu'il allait tout donner », a expliqué celle qui a subitement décidé d'abandonner pour préserver son fidèle « Parzi ». « Mais, voulant le protéger, j'ai laissé tomber. Il m'avait tout donné, durant toute sa vie et il ne méritait pas cela… Alors j'ai salué et j'ai quitté la piste… »
Dans ces articles, comme dans ceux précédemment cités, le constat qui s’impose est celui d’une grande similitude entre : les discours des journalistes, les prises de paroles médiatiques des cavaliers et les ressorts scénaristiques des histoires équines. Dans les fictions, « le cheval apparait néanmoins toujours comme le sujet anthropologique d'une relation où se côtoient tour à tour les dimensions fondamentales de mort (drame) et de vie (résilience), de guerre (compétition, victoire) et de paix (harmonie, amour). Ainsi, […] le cheval se pose comme le partenaire d'un échange où le lien produit du bien »[23]. Les imaginaires de l’harmonie, de la complicité, voire de l’amour – en un mot le paradigme de l’alter ego – produisent un puissant effet normatif sur les discours.
L’efficacité de cette mythologie tire sa force de l’expérience concrète des professionnels travaillant avec les chevaux qui, quotidiennement, s’efforcent de construire avec eux une communauté d’existence pacifiée[24]. Néanmoins, faire communauté de façon interspécifique implique de penser la relation anthropoéquine par le prisme du travail où les individus sont pris dans des relations empreintes de contraintes mutuelles, parfois de souffrance, et d’une réciprocité normée par le tiers paradigme du don maussien (donner, recevoir, rendre), tel que Jocelyne Porcher l’a appliqué aux relations entre éleveurs et animaux de ferme (2002), et tel qu'il s’applique aux rapports anthropoéquins[25]. Autant d’éléments que les histoires omettent.
Les imaginaires propres au cheval sont nombreux et ambivalents mais, surtout, ils subissent depuis plus d’un siècle une recodification sans précédent faite de ruptures et de continuités. Dans les articles des presses généraliste et sportive, ces dernières sont repérables par de multiples signes.
La persistance de symboliques passées en dépit de la redéfinition affective du cheval
L’analyse de la CHD fait ressortir un fait marquant : le nom « cheval » n’apparaît qu’une seule fois en troisième position de la classe 3. En dépit de quelques références équines dans la classe 4 (mustang, pur-sang), c’est plutôt leur absence globale qui est frappante. Les mondes lexicaux propres aux sports équestres, hippiques et aux diverses manifestations culturelles employant des chevaux ne donnent pas à voir l’animal.
Du mythe du centaure à la trivialité de l’outil
La performance, sportive ou artistique, semble fondamentalement anthropocentrée. À la lecture des articles les noms de chevaux olympiques apparaissent régulièrement, mais cette individualisation fait peu de cas de leur subjectivité contrairement au paradigme de l’alter ego qui en fait son ressort scénaristique. Dans les presses généraliste et sportive, en somme non spécialisées, le cheval est également présenté comme l’attribut d’une pratique. La CHD met en avant les normes d’écriture des articles sur les sports équestres et hippiques : leur contenu très factuel aborde les choix du sélectionneur, les chances de l’équipe de France, les résultats et, ce faisant, invisibilise les chevaux. Au total, 56% des segments de texte (somme des classes 1 et 4) traitent de pratiques qui requièrent le cheval, mais le nom de l’animal y est tout au plus cité.
Parallèlement à la mise en avant du mythe de l’harmonie, les articles traitant des rapports anthropoéquins font la part belle au mythe du centaure où le cheval devient la prolongation magnifique et virile du corps humain. Depuis le XVIIIe siècle, la figure de l’écuyer glisse de l’aristocrate vers celle de l’homme de cheval[26]. La métaphore du centaure décrit alors l’art du cavalier à se faire obéir de l’animal sans heurts. Dans cette approche à la fois utilitaire, distinctive et paternaliste du cheval et de l’équitation, le cavalier d’excellence est « qualifié de centaure lorsqu’il forme un duo performant avec sa monture »[27]. Le cheval est valorisé à l’aune du succès artistique ou sportif qu’il permet à son cavalier d’accomplir.
ALIZON M., « Jockeys de l’extrême. », L’Équipe, 16 mai 2012, p. 12.
« À une époque, la course avait lieu en juillet. Elle était plus longue et on sautait tous les obstacles d'Auteuil. Il faisait très chaud, beaucoup de chevaux tombaient d'insolation, de fatigue », raconte Jean-Paul Gallorini, entraîneur […].
Plus dramatique, la victoire d'Ubu III, en 1995 […]. Le cheval s'écroule juste après l'arrivée, foudroyé par une crise cardiaque. « Le cheval a été au bout du bout, il a galopé deux foulées, il a titubé et il était déjà mort », poursuit Biju, se souvenant de la foule d'Auteuil passée de la joie aux pleurs. « Il est mort juste après le poteau, il aurait pu mourir une foulée avant. Ubu III avait un grand cœur », dit sincèrement Gallorini.
Le topos littéraire de l’animal fidèle, dévoué à son maître et pleuré lorsqu’il disparaît, est ici très actif[28]. Dans cet imaginaire du centaure, l’obéissance et le dévouement sont les principales – si ce n’est les seules – qualités reconnues à l’équidé. En fait, la logique conduisant à subordonner complétement la subjectivité du cheval à des activités et valeurs humaines peut conduire tout simplement à l’ignorer. D’attribut le cheval devient outil et, devant l’œuvre, l’outil peut être oublié sans qu’il ne manque rien à celle-ci. Ainsi, lors d’un entretien, un journaliste explique-t-il qu’« à L’Équipe, le cheval on s'en fout. Voilà. Le lecteur de L’Équipe, que ça soit Von Eckermann, le numéro un mondial, qu’il soit avec King Edward, qui est son cheval crack avec qui il gagne tout, ou qu'il soit avec Iliana, sa jument avec laquelle il gagne beaucoup moins, le lecteur de L’Équipe, il s'en fout. On va parler de Henrik Von Eckermann le cavalier. On a un public qui parle d'outils, qui s’intéresse éventuellement au cavalier ».
Dans cette appréhension mythique de la performance équestre ou hippique, l’agentivité du corps importe bien peu par rapport au mérite de la tête pensante. La question reste à savoir ce qu’il reste in fine du centaure.
Culture du risque et glorification virile du cheval de courses
Comme hermétique à la recodification affective du cheval, l’appréhension utilitaire des rapports anthropoéquins est particulièrement visible dans les articles sur les sports hippiques où seuls quelques chevaux héroïques sont exaltés pour leur bravoure (tel qu’Ubu III) et où l’excès de véhémence d’un jockey est relativisé au regard de son palmarès :
ROGER S., « Cravache dur ! », Le Monde, 6 octobre 2012, p. 4.
Il y a un an, le jockey belge […] avait manqué le prestigieux rendez-vous parisien, trahi par son tempérament trop... débridé. Jugé responsable de la chute d'un cheval lors des épreuves préparatoires de l'Arc, l'impétueux avait été mis à pied […].
« Il a ce génie que partagent les meilleurs, il a été béni par les dieux du sport […]. En course, il est intraitable […]. Il a peut-être été dur avec les chevaux par le passé, mais il a changé. »
Enfin, parce qu’elle serait une catharsis moderne, la mort des chevaux et des cavaliers en course pourrait être justifiée :
JEENER J.-L., « À Auteuil, un galop d'enfer. », Le Figaro.fr, 20 mai 2016.
Le danger est là, mais il fait aussi partie du plaisir. […] Celui du spectateur qui aime frémir devant la tragédie possible. Car le jockey peut se tuer. Et l'animal, se blesser gravement.
Quoi de plus terrible, de plus impressionnant, qu'un cheval qui court sur trois jambes parce qu'il vient de se casser la quatrième en ratant un obstacle et qu'on est obligé d'abattre ? C'est ce qui inquiète le plus Guillaume Macaire […] : « […] Mais qu'est-ce qu'ils croient ? On les aime, nos chevaux. Il vaut tout de même mieux qu'ils meurent au champ d'honneur plutôt qu'à la boucherie ! » […]
Le mythique Grand Steeple a lieu dimanche. Il y aura peut-être, sûrement même, des chutes et des accidents. Mais c'est aussi cela qui donne l'émotion, la beauté et la force tragique de l'événement.
La mise en récit des courses hippiques par les journalistes reprend les schèmes de la projection de soi (et non de la projection de l’alter ego) couramment utilisés dans les histoires équines où le héros est masculin et où le scénario est organisé autour d’un exploit sportif. Le danger n’est pas minimisé mais exalté par une culture du risque qui trouve son sens en référence à des valeurs viriles. Dans la classe 4, la spectacularisation du cheval s’inscrit dans des pratiques et valeurs masculines ainsi que dans des logiques capitalistiques. On retrouve ainsi les mots : chasse, mustang (attribut du cowboy), mort, ainsi que le nom « arabe » suivi du dénominateur patronymique « al » renvoyant aux acteurs de la péninsule arabique qui investissent dans l’hippisme (tel que le cheik émirati Mohammed ben Rachid Al Maktoum). Le monde lexical du cheval spectacle renvoie indirectement à un marché où circulent capital économique et capital social.
La représentation médiatique des courses hippiques rejoint la mythologie latente et pluriséculaire qui entoure le cheval, allégorie de la liberté, mais d’une liberté domestiquée par les hommes dirigeants qui maîtrisent « l’art de gouverner les chevaux comme [un] art de gouverner la nature, les animaux et la société des hommes »[29]. Le combat physique mené avec ou contre le cheval opère encore dans les imaginaires malgré la recodification affective de cet animal.
CONCLUSION
L’imaginaire selon lequel le respect mutuel et l’affectivité désintéressée caractériseraient les rapports anthropoéquins n’est donc pas seulement diffusé par les arts populaires mais il est également porté par des titres de presse d’informations générales et par un journal omnisport reconnu pour son expertise. Une partie de l’imaginaire contemporain des sports équestres valorise moins l'exploit sportif que les modalités de la relation anthropoéquine. Celles-ci renvoient certes à la vie partagée entre humains et chevaux mais elles passent sous silence le travail qui est au fondement des relations domestiques[30]. Désormais, cette communauté interspécifique est dépeinte comme une finalité en soi voire comme un facteur de réussite. Le traitement médiatique des sports équestres intègre, en plus de son contenu informatif essentiel que sont les résultats ou les comptes-rendus de compétitions, un récit sur la complicité harmonieuse du couple qui performe à travers le sport. On retrouve ici une caractéristique propre à l’imaginaire de cet animal qui devient « un élément de proxémie physique et mentale. [Le cheval] procure un plaisir immédiat pour celui qui s’en approche tout en rappelant l’univers mythologique auquel il appartient. Cela permet l’association entre le rêve et la réalité »[31]. Cette articulation complexe entre image et expérience s’observe également dans le traitement médiatique des courses hippiques qui, dans les représentations collectives, sont moins fondées sur l’harmonie de la relation que sur la sollicitation intensive des capacités du cheval, parfois réifié.
Qu’elle soit opportuniste (vendre un article) ou involontaire (le journaliste puise spontanément dans l'imaginaire pour écrire) la généralisation du paradigme de l’alter ego pourrait ne pas être sans conséquences. Posé en principe absolu des relations humains-chevaux, il empêcherait de penser la complexité des rapports et du travail anthropoéquins faits de dons et de contraintes, d’égalité et d’autorité, d’identités et de différences entre les partenaires de la relation. Ce faisant, il nuirait à l’identification des situations matérielles, socio-économiques, qui détériorent structurellement ces rapports interspécifiques. Le paradigme fictionnel de l’alter ego en viendrait à rendre impensables et impraticables les relations anthropoéquines concrètes. Régulées par des normes déontologiques, celles-ci sont faites de joies et de souffrances, certes partagées, mais pas toujours de façon harmonieuse. L’image permet de comprendre le réel et la société, mais elle le fait d’autant mieux quand elle est expliquée, que quand elle est reproduite sans que soient interrogées ni sa généalogie, ni ses évolutions contemporaines, ni ses conséquences à moyen ou long termes.
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[1] ROCHE D., La Gloire et la puissance. Essai sur la distinction équestre, Paris, Fayard, 2011, p. 401.
[2] DIGARD J.-P., Une histoire du cheval. Art, techniques, société, Arles, Actes Sud, 2007(2004).
[3] Idem, p. 189.
[4] PICKEL-CHEVALIER S., GREFE G., « Le cheval réinventé par la société des loisirs en Occident : une mythologie révolutionnée ? (XVIIIe-XXIe siècle) », Mondes du Tourisme, 2015, pp. 26‑49.
[5] ROCHE D., La Gloire et la puissance ?, op. cit., p. 409.
[6] PICKEL-CHEVALIER S., GREFE G., « Le cheval réinventé par la société des loisirs en Occident », op. cit., p. 46.
[7] PICKEL-CHEVALIER S., GREFE G., « Représentations et symbolismes du cheval : la révolution contemporaine, interprétée à travers les arts populaires et enfantins », dans Les chevaux, Caen, PUC, 2017, p. 115.
[8] PICKEL-CHEVALIER S., « Popular Horse Stories and the Invention of the Contemporary Human-Horse Relationship through an Alter Ego Paradigm », Journal of Sports Science, 2017, p. 119-137.
[9] TOURRE-MALEN C., Femmes à cheval. La féminisation des sports et des loisirs équestres : une avancée ?, Paris, Belin, 2006.
[10] IFOP, Le bien-être équin, 2021.
[11] FELGA M., Le bien-être équin, entre animalisme et consumérisme, Paris, Lettres Sorbonne université, 2022.
[12] GOUABAULT E., « Pour une mythanalyse des relations anthropozoologiques. L’étude du phénomène dauphin », Sociétés, no 2, 2012/2, p. 59‑73.
[13] GRASSI V., Introduction à la sociologie de l’imaginaire. Une compréhension de la vie quotidienne, Toulouse, Érès, 2005, p. 12.
[14] NEVEU É., Sociologie du journalisme, Paris, La Découverte, 2019.
[15] SYNDICAT NATIONAL DES JOURNALISTES., « Charte d’éthique professionnelle des journalistes 1918/38/2011 », Les chartes du journaliste, 2011. Repéré le 08 septembre 2023 à [https://www.snj.fr/content/charte-d%E2%80%99%C3%A9thique-professionnelle-des-journalistes].
[16] DERVILLE G., Le pouvoir des médias, Fontaine, PUG, 2017.
[17] HOUDAYER H., « Réception et imaginaire du cheval : Des images symboliques du cheval à sa prégnance sociale », L'Homme & la Société, no 54, 2015, p. 117.
[18] NEVEU É., Sociologie du journalisme, op. cit., p. 55.
[19] MARTY E., « Chapitre 3. Contenus et discours des médias : concepts, méthodes, outils », dans Médias et médiatisation, Fontaine, PUG, 2019, p. 95.
[20] GUARESI M., « Cooccurrences, contrastes et caractérisation textuels. Applications à un corpus de professions de foi électorales », dans 13ème JADT, Nice, 2016, p. 439-451.
[21] PICKEL-CHEVALIER S., GREFE G., « Représentations et symbolismes du cheval : la révolution contemporaine, interprétée à travers les arts populaires et enfantins », dans Les chevaux, Caen, PUC, 2017, p. 115.
[22] Ibidem.
[23] Ibid. p. 125.
[24] DENEUX-LE BARH V., La profession anthropoéquine: une identité marquée par une communauté socialisatrice de travail interspécifique, Thèse de Sociologie.
[25] Ibidem.
[26] DIGARD J.-P., Une histoire du cheval. Art, techniques, op. cit.
[27] TELLIER H. « La figure du Centaure dans la littérature équestre, des représentations de l’amour du cheval », Canal-U, Toulouse, 2019.
[28] Ibidem.
[29] ROCHE D., La Gloire et la puissance ?, op. cit., p. 118.
[30] PORCHER J. « Le programme ANR COW : l’ouverture d’un front de recherches inédit sur le travail animal », Natures Sciences et Sociétés, vol. 25, 2017, p. 172-179.
[31] HOUDAYER H., « Réception et imaginaire du cheval », op. cit., p. 122.